©Justin Trudeau

Justin Trudeau, à l'ère de l'égoportrait

parCatherine CÔTÉ, professeure agrégée à l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke (Québec)

Articles de la revue France Forum

Un Premier ministre cathodique, numérique, pragmatique.

Dès le lendemain de l’élection de Justin Trudeau, le ton était donné. À l’heure de pointe matinale, Justin Trudeau se tenait à la station de métro de sa circonscription électorale pour remercier les électeurs de lui avoir accordé leur confiance. D’abord surpris d’approcher si facilement le nouveau Premier ministre, plusieurs en ont profité pour se faire photographier avec la star. Le changement était drastique. Le Premier ministre sortant, Stephen Harper, avait habitué les Canadiens, dix ans durant, à un contrôle strict du message, au grand dam des journalistes. Qui plus est, Stephen Harper protégeait sa vie privée. Justin Trudeau, lui, est une personnalité publique et l’a été dès son plus jeune âge.


L’HÉRITAGE DU PÈRE. Fils aîné de l’ancien Premier ministre Pierre Elliot Trudeau, Justin grandit sous l’oeil des caméras, côtoyant les grands de ce monde. Pierre Elliott Trudeau entretenait, lui aussi, une relation très particulière avec les médias. Élu en pleine « trudeaumanie » (des jeunes filles criaient lorsqu’elles voyaient arriver le playboy en décapotable : coup publicitaire de l’agence BCP), il aimait jouer avec les médias, se plaisant à cabotiner, à être arrogant ou sibyllin, selon les circonstances. Surtout, il a contribué à façonner l’image...

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