Julian Nyča, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Kosovo-Serbie : un dialogue difficile

parNicolas HAYOZ, professeur à l’université de Fribourg (Suisse)

Articles de la revue France Forum

Paris vaut bien une messe et la paix entre la Serbie et le Kosovo le soutien de l’UE à des dirigeants peu démocrates.

Pour l’Union européenne (UE), les choses sont claires : la Serbie et le Kosovo pourront devenir des États membres lorsqu’ils auront normalisé leurs relations. Après avoir vécu pendant des années dans le cadre d’un conflit gelé les empêchant d’avancer sur la voie des réformes, ils ont entamé un dialogue de normalisation à partir de 2011. L’enjeu est important pour les deux pays et même fondamental pour le Kosovo qui cherche toujours à obtenir de la Serbie sa reconnaissance comme État indépendant. Or, ce point constitue la condition pour que les cinq pays membres de l’UE qui refusent toujours de reconnaître le Kosovo comme État abandonnent ce refus.
 

POUR L’UE, NORMALISER LES RELATIONS ENTRE LES DEUX PAYS. Le processus de normalisation signifie aussi que l’UE ne cherche plus à imposer, comme elle l’a déjà fait de manière infructueuse, une solution aux deux protagonistes, mais mise sur une solution consensuelle. L’UE, qui semble être devenue pragmatique, accepte même que ce dialogue soit dirigé par les hommes forts et autoritaires de la Serbie (Aleksandar Vucic) et du Kosovo (Hashim Thaci). Pour autant, les manifestations qui se déroulent actuellement en Serbie contre le président Vucic en disent long sur l’écart croissant entre, d’une part, les positions européennes qui semblent ignorer les déficits démocratiques de la région au bénéfice d’hommes forts garants de la stabilité et, d’autre part, les populations locales dont l’opposition aux élites politiques traduit la volonté de...

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