Aujourd'hui, 18 janvier 2020, dans une petite ville des Balkans, entre deux églises et trois mosquées, c’est la fête orthodoxe de l’eau bénite ; les haut-parleurs répandent dans toute la ville les psaumes. À midi, l’air se remplit de l’appel des minarets... la montagne retentit comme une immense cloche. C’est à celle, de la mosquée ou de l’église, qui sera la plus bruyante ! L’État et les médias se taisent. Tous les jours, la propagande renforce l’identité religieuse qui domine de plus en plus l’identité nationale.

Les Balkans sont l’une des régions les plus endoctrinées du monde. Dans son livre Nations and States¹, Hugh Seton-Watson écrit que la propagande nationaliste y a commencé dès le milieu du XIX^e siècle. Aujourd’hui, rien n’a changé, la notion même de balkanisation est le produit de cette propagande. Le numérique et la communication stratégique permettent d’instiller dans l’esprit et le coeur de chacun le poison de la haine et de la peur. C’est pourquoi on parle de « poudrière ». Ici, la paix ne dure que le temps que