La puissance est, aujourd’hui, une énigme. Pour l’école réaliste, la puissance est matérielle. Elle est la force, mais quel type de force est adapté aujourd’hui ? En admettant que la puissance soit d’abord matérielle et militaire et qu’elle s’exprime par l’usage de la force, en admettant aussi que cette force puisse être mesurée et comptabilisée physiquement, tout dépend, en réalité, de l’adaptation du matériel au contexte. Les militaires le savent bien.

Pour l’approche libérale, la puissance est relationnelle et relative : on n’est pas puissant de manière absolue, mais par rapport à un autre et à une situation donnée. Le cas des États- Unis au Moyen-Orient l’illustre bien. Il n’est pas de puissance supérieure à la puissance américaine dans le monde, mais les expériences américaines au Moyen-Orient ont été malheureuses depuis les années 2000. Si l’on définit la puissance, non pas comme la capacité d’aligner des moyens, mais comme la capacité de parvenir à ses fins, il faut relativiser considérablement la force de certains pays.

D’autres approches existent en sciences sociales, dont l’approche constructiviste, qui remettent...