Les femmes et la radicalisation djihadiste en Afrique de l’Ouest
Articles de la revue France Forum
Le terrorisme au féminin.
La propagation du djihadisme en Afrique de l’Ouest est l’une des plus grandes menaces pour la sécurité régionale et internationale. Les deux plus importantes enclaves djihadistes de la région se trouvent dans le Sahel central, principalement dans la zone du Liptako Gourma (Mali, Niger, Burkina Faso) et dans le bassin du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Niger et nord du Cameroun). Bien qu’il y ait eu des signes d’activité djihadiste depuis le début des années 2000 de la part d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le djihadisme au Sahel a commencé à se propager à partir du nord du Mali en 2012. Les groupes liés à AQMI ont profité du chaos de la révolution touareg et du coup d’Etat pour consolider leurs positions et s’étendre au centre du pays. En 2015, a émergé Katiba Macina, le groupe djihadiste, dans le centre du Mali, dont le discours a attiré des personnes issues des castes les plus marginalisées de la communauté peule, ajoutant une composante communautaire qui a traversé les frontières du Niger et du Burkina Faso. Dans le même temps, une faction d’al-Mourabitoun liée à al-Qaida a prêté allégeance au leader de Daech, al-Baghdadi, formant le groupe Etat islamique du Grand Sahara. La menace au Sahel continue de s’étendre, atteignant les frontières des pays côtiers (Ghana, Bénin, Côte d’Ivoire). Dans le bassin du lac Tchad, Boko Haram a commencé ses opérations, en 2002, dans l’Etat de Borno au Nigeria et s’est depuis étendu à toute la région. Comme dans le cas du Sahel, il y a eu, en 2016, une scission de Boko Haram, une faction ayant décidé de prêter allégeance à Daech, qui entretient des relations étroites avec l’Etat islamique du Grand Sahara au Sahel. Chaque groupe djihadiste dans les deux régions a une stratégie de recrutement connue et un modus operandi qui la caractérise. Hommes et femmes ont rejoint ces groupes pour diverses raisons : certains forcés, d’autres...