Le Canada est un immense pays doté d’une petite population : 35 millions d’habitants. Sa production d’énergie rivalise pourtant avec celle de superpuissances comme les États-Unis, la Russie et la Chine. Ainsi, en 2015, selon l’Agence internationale de l’énergie, le Canada était le 4^e producteur de pétrole du monde, le 5^e producteur de gaz naturel et se positionnait dans les quinze premiers pour le charbon. Du côté de l’électricité, le Canada est le 2^e producteur d’hydroélectricité et le 6^e d’électricité nucléaire. Deux questions peuvent venir à l’esprit devant ces constats : comment se fait-il que le Canada soit tant absent de la géopolitique énergétique mondiale ? Que fait-il de toute cette énergie ? Les réponses à ces deux questions permettent de comprendre les enjeux énergétiques du pays pour encore plusieurs années.

UN GÉANT ÉNERGÉTIQUE INAUDIBLE. Si ses chiffres de production permettraient au Canada d’être une superpuissance énergétique, sa voix et son influence sont pourtant imperceptibles. Cela s’explique par son morcellement, politique et économique, et sa gestion très engourdie du secteur de l’électricité.

Le morcellement politique tient à la Constitution canadienne et au fédéralisme. Les dix provinces...