Haut-Karabakh : un échec pour l’Iran ?
Articles de la revue France Forum
Une embarrassante solitude géostratégique.
Depuis la désintégration de l’Union soviétique en 1991, l’ouverture de la frontière nord de l’Iran, fermée à la circulation transfrontalière pendant la guerre froide, ne s’est pas traduite par un renforcement de l’influence régionale iranienne dans l’ancien espace soviétique. Loin s’en faut. Malgré la mise en œuvre d’une politique plus pragmatique qu’au Moyen-Orient, Téhéran n’a pas pu développer une politique véritablement indépendante de Moscou et n’est pas parvenue à se défaire de son image de théocratie révolutionnaire qui suscite la méfiance de ses voisins quant aux objectifs idéologiques de sa politique régionale. À cela se sont ajoutés d’autres facteurs qui ont limité les possibilités d’actions iraniennes dans la région. Il y a, d’une part, l’extrême prudence de Téhéran à ne pas froisser Moscou dans la réalisation et la conduite de sa politique à l’égard de son « étranger proche » et, d’autre part, l’anti-américanisme et l’antisionisme militant de la république islamique qui ont poussé les États-Unis et, dans une moindre mesure, Israël à transformer le Caucase du Sud en poste d’observation de l’Iran.
Pourtant, sur le plan géographique, l’Iran jouit d’une situation extrêmement favorable en tant qu’état pivot entre la région Caspienne et le golfe persique. L’Iran aurait logiquement dû...