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La ruée vers la langue de Shakespeare

parAgnès BIKOKO, rédacteur du CSFEF pour le portail Médiaterre au Cameroun, Paul OMBIONO, rédacteur du CSFEF pour le portail Médiaterre au Cameroun

Articles de la revue France Forum

Un homme sans culture ressemble
à un zèbre sans rayures. Proverbe africain.

Dans la plupart des pays africains, l’anglais et le français constituent une des langues officielles, sinon les deux. Cette situation s’explique par le fait que la France et l’Angleterre ont été les plus grands pays colonisateurs du continent. Mais la mondialisation ultralibérale est en train de modifier progressivement cette physionomie linguistique : l’anglais, langue de la mondialisation, s’impose au moins comme la deuxième langue des citoyens. Bien entendu, cet envahissement de l’espace linguistique mondial par l’anglais s’accompagne du recul des langues qui y étaient jadis en concurrence avec lui. Le français, en particulier, connaît un certain recul même dans les pays francophones. Cette ruée vers le modèle anglo-saxon trahit-elle l’incapacité de la francophonie à offrir des perspectives efficaces de développement ?


FRANCOPHONIE VS ANGLOPHONIE. Incontestablement, la langue anglaise attire. Mais ce n’est pas la langue en elle-même qui est attractive. Elle est un moyen d’accéder efficacement à la mondialisation, c’est-à-dire à toutes les informations sur l’actualité du monde dont beaucoup ne sont disponibles qu’en anglais. Maîtriser cette langue revient, par conséquent, à se donner les moyens d’accéder à ces informations, mais aussi à tout un éventail de perspectives en termes de formation, d’emploi, etc. L’option pour l’anglais relève donc d’une stratégie purement opportuniste et utilitariste.

Pour étayer leur position, de nombreux analystes francophones anglophiles n’hésitent pas à comparer les pays francophones aux pays anglophones. De façon générale, ils estiment que les seconds sont plus avancés sur les plans de l’économie, de la technoscience, de la gouvernance et de la démocratie. Quelques évidences semblent crédibiliser ce point de vue. sur le plan économique, sept des dix pays les plus mal classés (sur 187) par le Programme des nations unies pour le développement en 2013 sont des États africains francophones. Dans les unions économiques sous-régionales...

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