Le terme « francophonie » est apparu vers la fin du XIX^e siècle pour décrire l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Il acquiert son sens commun lorsque, quelques décennies plus tard, des francophones prennent conscience de l’existence d’un espace linguistique partagé, propice aux échanges et à l’enrichissement mutuel. Les pères fondateurs de la francophonie institutionnelle – Léopold Sédar Senghor et ses homologues tunisien, Habib Bourguiba, et nigérien, Hamani Diori, ainsi que le prince Norodom Sihanouk du Cambodge – ont mis à profit le français au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue permanent des civilisations.

Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, communément appelé Sommet de la francophonie, se réunit pour la première fois en 1986 à Versailles (France), à l’invitation du président de la République française, François Mitterrand. Quarante-deux États et gouvernements y participent et retiennent quatre domaines essentiels de coopération multilatérale : le développement, les industries de la culture et de la communication, les industries de la langue et le développement technologique couplé à la recherche et à l’information scientifique. Aujourd’hui, l’organisation compte quatre-vingt-quatre États et gouvernements, dont trente et un issus du continent africain.

Le contexte fragile des blocs régionaux d’influence planétaire (États-Unis, Russie, Europe et les pays en développement), marqué par un semblant de retour de guerre froide, a frappé, un temps, la crédibilité du bloc géopolitique de la francophonie.

À la faveur de concertations et d’actions conjuguées des mêmes blocs...