Mon parcours est quelque peu atypique. Le dernier défi qui m’a été offert est d’intégrer, comme représentant de la gendarmerie, une unité de lutte contre la cybercriminalité. ll y a quelques années, ce monde était tout à fait nouveau pour moi. J’y voyais d’ailleurs peu d’intérêt : comme beaucoup, je pensais que tout cela restait assez virtuel. J’ai compris depuis, à mon grand désespoir, que l’avenir du monde s’y jouerait probablement.

On comptait 30 trillions de pages Web au début de l’année 2014. Sur ce chiffre, 14,3 trillions sont accessibles, le restant n’étant jamais vu du grand public. De 2000 à 2012, le nombre d’êtres humains connectés à Internet est passé de 350 millions à 2,4 milliards. En 2015, 1 000 milliards de photographies étaient prises, dont 60 % sont sans doute des photographies de nourriture. On comptait 2,3 milliards d’abonnements téléphoniques et 5 milliards de téléphones portables.

Le FBI estime que le cybercrime est la nouvelle menace qui surpassera probablement le terrorisme en matière de sécurité nationale. Deux certitudes pour la criminologie : quand un domaine illicite s’accroît sans cesse et attire toutes sortes de malfaiteurs, cela signifie que ces derniers s’y enrichissent sans grand risque. Et lorsque les particuliers, les sociétés et les États dépensent tous les ans, dans le monde, et en temps de crise, entre 40 et 60 milliards de dollars en sécurité informatique, on peut en déduire que la menace est grave.

La gendarmerie a décidé d’investir massivement...