Le Canada est un pays dont 60 % de l’étendue territoriale se situe à une latitude supérieure à 60° et possédant 162 000 km de côtes arctiques. Son intérêt pour la région arctique est donc évident et l’importance accordée aux enjeux humains de cette zone, en particulier ceux relatifs aux populations indigènes du nord, est aussi révélatrice d’une réalité nationale.

Les trois territoires du nord du Canada comptent un peu plus de 110 000 personnes, dont plus de la moitié sont des autochtones (inuits, Premières nations ou métis). Les indicateurs sociaux de ces populations – réduites, isolées et disséminées sur une vaste zone – sont alarmants et montrent bien l’importance de l’enjeu de leur fournir services et infrastructures de qualité.

DÉFIS ET MENACES. Les populations indigènes du nord font face à de nombreux défis liés aux changements rapides de leur territoire : menaces qui pèsent sur leur langue et leur culture, érosion des réseaux traditionnels, état de santé plus dégradé que le reste de la population canadienne et modification des habitudes alimentaires. Ces défis constituent le principal impératif du Canada à l’égard de la région arctique.

Les différents gouvernements canadiens qui se sont succédé sont conscients de cela et se sont attelés, depuis cinquante ans, à équilibrer les besoins des Canadiens du nord à la fois en termes de développement économique et de protection environnementale. Sous le Premier ministre conservateur Stephen Harper (2006-2015), la balance penchait plutôt du côté de l’exploitation des ressources avec un discours officiel dur sur la défense de la souveraineté. Depuis octobre 2015 et l’arrivée au pouvoir du libéral Justin Trudeau, il semblerait que la tendance s’inverse. Ainsi, le nouveau gouvernement a apporté...