En janvier 2019, les dirigeants de trois groupes parlementaires européens, les Socialistes et Démocrates, les Verts et la Gauche unitaire européenne-Gauche verte nordique (GUE-GVN), ont proposé la candidature de Alexis Tsipras et de Zoran  Zaev, Premiers ministres respectivement de la Grèce et de la Macédoine du Nord, pour le prix Nobel de la paix. Comme ils l’ont fait valoir, l’accord de Prespa, qui a mis fin au différend sur le nom de l’ancienne République yougoslave de Macédoine, représente « un modèle de règlement pacifique des différends internationaux par le dialogue et le compromis mutuel¹ ». Au mois de février, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, les deux Premiers ministres se voyaient décerner le prix Ewald von Kleist, qui vient récompenser la contribution remarquable de personnalités politiques en faveur de la paix et du règlement des conflits. Le règlement du différend sur le nom constitue, en effet, une avancée positive majeure dans les Balkans, en ce qu’il concourt à renforcer la stabilité et à promouvoir l’intégration de la région au sein des structures euro-atlantiques. La conclusion de l’accord traduit, à l’évidence, la volonté des deux dirigeants de faire des concessions importantes pour parvenir à une solution mutuellement acceptable.
 

LE DIFFÉREND SUR LE NOM. Le différend sur le nom empoisonne les relations bilatérales entre les deux pays depuis près de trois décennies. La Grèce accuse son voisin septentrional d’avoir tenté de falsifier l’histoire grecque antique et de s’approprier des symboles historiques et culturels helléniques pour mieux se façonner une identité macédonienne contemporaine par transmutation. Skopje n’ayant pas jugé bon d’ajouter une quelconque mention géographique ou ethnique au nom du pays, Athènes a assimilé...